Une vente en ligne en avril, suivie d’une vente aux enchères en mai, exhume quarante années de carrière de Chantal Thomass, entre prêt-à-porter irrévérencieux, accessoires décalés et lingerie erotico-chic.
Magali Moulinet
Aperçus dans la série “Emily in Paris”, ces sacs au minimalisme gracieux connaissent un beau succès. Rencontre avec ses fondateurs, deux frères et une sœur qui ont reçu en héritage la passion de la belle facture et de la mode durable
« On ne peut pas transposer la démarche créative d’une boutique sur Internet ! »
Maître de l’avant-garde, l’Eclaireur s’est frayé une place de choix dans l’univers très élitiste des concept-stores. Entre explosion de l’e-commerce et crise sanitaire, Michael Hadida, son président, parvient à garder le cap et croit en l’avenir de son modèle. Interview d’un irréductible optimiste.
Ce dimanche, la maison Sonia Rykiel participait à sa première Fashion Week depuis qu’ Éric et Michael Dayan ont racheté la célèbre marque à la barre du tribunal, avec pour objectif de transmettre son bel héritage aux jeunes générations. A n’en pas douter, ils ont réussi leur pari
Cette plante ultra-écolo s’impose dans la mode. Après Vanessa Bruno, c’est Levi’s qui s’y met, grâce à une collaboration avec le label danois Ganni.
Mannequin star des années 1990, la québécoise Eve Salvail publie son autobiographie et dévoile avec finesse les coulisses de son enfance, du milieu de la mode et de ses addictions toxiques.
Et si on donnait une seconde chance à nos vieux vêtements ? Le surcyclage, la nouvelle tendance mode
L’upcycling, ou surcyclage en français, est l’art de fabriquer de nouveaux vêtements à partir des anciens, notamment les stocks d’invendus. Nombreux sont les stylistes à avoir adopté la méthode pour créer des collections inédites, mais écoresponsables. Tandis que les particuliers s’engouffrent dans cette tendance, notamment grâce au développement des cours de couture
Kim Kardashian et Kanye West : un divorce qui signera la fin d’une collaboration en or
Kim Kardashian et Kanye West, le célèbre couple de milliardaires américains, sont sur le point de divorcer. Et rompre ainsi l’un des mariages les plus fructueux des dernières décennies. Récit d’une alliance qui tourne au vinaigre et se règle dans les cabinets d’avocat.
En rachetant la maison de couture Sonia Rykiel à la barre du tribunal, Éric et Michael Dayan (Showroom.com) se sont donnés l’objectif de relancer la marque en transmettant l’héritage de la couture française aux jeunes générations. Un pari réussi.
En cinq ans, l’application américaine StockX s’est imposée comme référence de la revente de streetwear. Décryptage d’un business estimé à trois milliards de dollars.
La fourrure animale n’a plus la cote et c’est tant mieux. Pour la remplacer, on trouve désormais sur le marché des imitations bluffantes dans des matières (enfin !) écologiques. Mais avant d’en arriver là, le chemin fut long. Retour sur des années de combat
Masques de beauté et zéro maquillage : comment le Covid bouleverse la cosmétique
Alors que les ventes de produits de maquillage s’effondrent depuis la crise du Covid, le marché des soins pour la peau est, lui, en pleine expansion. Un phénomène en partie lié au confinement qui bouscule le secteur des cosmétiques
Balzac Paris, Encré, Monsieur Paris, Côme Editions, Archiduchesse… En France, la mode n’a pas attendu la crise du Covid19 pour repenser son modèle et préserver les savoir-faire locaux.
Confinés, puis contraints au télétravail et à des déplacements limités, les Français ne quittent plus leurs survêtements, pyjamas et autres tenues confortables. Décryptage d’une tendance qui bouscule les codes sociaux, et pourrait bien sauver une industrie de la mode en pleine crise.
Lauréat du prix Pierre Bergé de l’ANDAM, fondateur d’un centre de formation aux métiers de la couture, le créateur Mossi Traoré, qui signe une collaboration avec La Redoute ce 28 octobre, est la nouvelle figure d’une mode en prise avec son environnement.
On a transpiré dedans toute notre enfance, mais le célèbre coupe-vent, désormais plus respirant et plus stylé, pourrait nous réconcilier avec la pluie. #Ondécrypte
S’il y a bien un accessoire dont on se serait passé en 2020, c’est lui. Imposé sur nos visages pour des raisons sanitaires, le masque est pourtant devenu l’objet de toutes les convoitises. D’abord réservé au personnel soignant en contact direct avec la Covid-19, il s’est aussi avéré indispensable pour le reste de la population afin d’endiguer la propagation du virus, au point, d’ailleurs, de créer la pénurie.
Introuvable il y a quelques mois, le masque chirurgical jetable a été remplacé par des alternatives « maison » : foulards, mouchoirs et tissus en tous genres. Des tutoriels de couture, proposés par des marques de mode ou des particuliers, se sont répandus en ligne. Quelques coups d’aiguilles ont suffi à faire éclore dans les rues des protections en tissu réutilisables. Bien plus écolo selon certains, mais surtout bien plus joli pour d’autres, déjà lassés du tissu bleu layette pas vraiment seyant.
Afin de pallier au manque, les fabricants de prêt-à-porter travaillant en circuit court ont d’ailleurs été en mesure de prêter main-forte à l’effort collectif en convertissant leurs usines textiles – françaises, précisons-le, dans la fabrication de masques à la chaîne. Là où certaines marques comme Chantelle ou 1083 ont été saluées pour leurs actions vertueuses, d’autres, frappées de plein fouet par la crise mondiale, ont vu dans cet objet l’opportunité de booster à la fois leurs ventes et leur image de marque. Olivier Saillard, historien de la mode, le déplore : « Ce serait déplacé et d’une grande vulgarité d’avoir un logo sur un masque et d’en faire profit. » avait-il déclaré à l’AFP. Trop tard.
N’empêche, il est désormais possible d’acquérir des masques lavables monogrammés, confectionnés dans le tissu « signature » de la firme Burberry. Qui, d’une pierre deux coups solutionne le problème de surstocks et d’invendus. Où des masques brandés du logo Off White, imaginés par le créateur-star Virgil Abloh… et déjà revendus en ligne trois fois leur prix d’origine. Et même un ovni d’un genre nouveau, commercialisé 800 euros (!), à mi-chemin entre la visière, le chapeau et les lunettes de soleil, le tout signé Louis Vuitton.

La visière Louis Vuitton
Ces alternatives luxueuses – et bien plus élégantes que le masque bouloché et chiffonné dans la poche de manteau – soulèvent toutefois une interrogation : sont-ils vraiment efficaces ? Plus globalement, l’industrie de la mode, aussi salvatrice a-t-elle été dans l’approvisionnement de masques, peut-elle se frotter au domaine de la santé si codifié ?
Comme les lunettes, le masque est objet médical devenu un marqueur de style
Rien n’est moins sûr, selon l’Organisation Mondiale de la Santé. En mai dernier, l’institution alertait sur l’hypothèse que le virus pourrait ne jamais disparaître. Et s’incruster donc dans notre quotidien sur le long terme.
« D’autres épidémies vont se déclarer, le masque va ainsi devenir un accessoire à part entière » souligne Géraldine Bouchot, directrice tendances et perspective au sein du bureau de style Carlin. « Au même titre que les lunettes, d’utilité médicale, il faut en décliner les styles mais aussi qu’il soit lavable, pour des raisons écologiques évidentes et qu’il soit surtout efficace. »
Le Ministère des Solidarités et des Santés classe ainsi les différents masques de la manière suivante : les FFP2, capables de filtrer a minima 94 % des substances nocives, qu’elles soient d’origine chimiques ou infectieuses, les masques chirurgicaux constitués de trois couches : deux matières non tissées enserrant une couche de matière filtrant au moins 80 % des aérosols de particules et enfin les masques dits « grand public » dont le tissu filtre entre 70 % et 90 % des particules. Ces derniers doivent répondre à un certain nombre de critères validés par l’Afnor (Association française de normalisation). Commercialisées entre quelques centimes et quelques euros, ces protections s’avèrent les plus redoutables face à la Covid-19.
Du côté des marques de luxe, l’aspect esthétique semble prendre le pas sur les règles sanitaires. Chez Burberry, il est d’ailleurs précisé sur le site marchand que le masque – commercialisé 100 euros, tout de même – « ne se substitue pas à un équipement de protection individuelle ».

Le masque Burberry
Quid de la visière Louis Vuitton ? Un snobisme dans l’air du temps, certes, mais peu recommandé quand on sait que le virus est très volatil.
« Il y a un manque de cohérence à une époque où les consommateurs attendent une certaine transparence et un engagement authentique de la part des marques » constate Géraldine Bouchot.
A Paris, alors que la dernière Fashion Week vient de se clôturer dans une ambiance toute particulière, nombreuses ont été les marques à fournir des masques estampillés de leur logo à leurs invités. Balmain, Louis Vuitton, Chloé ou encore Paco Rabanne ont offert leur version jetable à une poignée d’happy few. Une manière d’assurer les gestes barrières et une vaste opération de communication plutôt habile visant à diffuser leur logo post-défilé sur quelques selfies Instagram. D’autres créateurs ont résolu l’épineux problème en ne présentant qu’un défilé digital, afin de limiter les risques de contagion massive et d’évincer au passage la logistique contraignante. Chez Chanel, point de marketing à la clé mais un masque chirurgical neutre et jetable, imposé à chaque invité, comme s’il fallait rappeler que l’objet de l’événement se situait sur le podium et non sur le visage des spectateurs.

Les invités masqués au défilé Chanel, le 6 octobre 2020
A l’heure où les créateurs s’interrogent sur la manière de produire la mode et sa temporalité, cette méditation ne semble pas être encore d’actualité concernant le modèle de masque qui transcenderait la tendance. En attendant, une PME savoyarde est sur le point de commercialiser son projet « Precimask » : un masque de protection en silicone « Made in France » composé d’une cartouche filtrante en céramique filtrant jusqu’à 99 % des particules de l’air, aussi bien neutre pour l’homme que pour l’environnement. Et même la technologie s’y met : en Septembre dernier, LG présentait au salon IFA de Berlin son masque connecté purificateur d’air. Une petite révolution qui pourrait intéresser le luxe et initier, qui sait, la collab’de l’année.